[Candidature] Asotrot

6 Fraouctor 640, 18:38

D'un bond, je sors enfin de mon sommeil. Je me découvre, assis à l'ombre contre une maisonnette, visiblement dans la ville d'Astrub, mais l'ambiance était différente de la bonne vieille ville chaleureuse. Les gens semblent pressés; ils se bousculent, hurlent les uns sur les autres. Je les regarde, bouche bée. Mon coeur bat la chamade, je transpire et ai la tempe vive. Le soleil se couche au loin. Un disciple d'Enutrof passe en trainant péniblement un ballot de foin. Il m'aperçoit en train de l'observer, et s'approche de moi d'un air menaçant. Arrivé à mon niveau, il me demande si j'ai un problème ou si « sa tête ne me revient pas ». Décontenancé par tant d'incompréhension, je tente d'éviter le conflit et je ravale ma fierté. Je m'abaisse à m'excuser, même s'il n'y a aucune raison, et de baisser la tête, puis le petit homme repart trainer son ballot.

Je me lève tant bien que mal. Mes jambes ont perdu l'habitude de me porter apparemment. Mais combien de temps ai-je dormi ? En quel mois sommes-nous ? Je marche quelques mètres, puis je remarque que la petite maisonnette n'est autre que la maison des Mercenaires. Me voilà rassuré : je sais où je suis. Je m'approche de la porte. Le journal des Mercenaires sur le palier indique le 6 Fraouctor. FRAOUCTOR ? J'ai donc dormi pendant deux mois... Je ne comprends pas ce qu'il m'est arrivé. Fort heureusement je n'ai pas été dépouillé durant mon sommeil, mes équipements sont bien à leur place dans mon sac. Mon petit Corbac, Rinmese, est toujours en vie, il sort son petit bec du sac pour me pincer la joue. Il a l'air affamé le pauvre, j'irais lui acheter des poudres d'Eniripsa et des os de Chafer plus tard. Je vais voir à la taverne, des ivrognes seront toujours là pour nous informer sur les dernières nouveautés.

Une fois arrivé dans la bâtisse, j'assiste à une scène des plus inattendues. Une bagarre ? Je vois des coupes voler, des tâches de bière et de vin sur le sol, des gens qui se sautent dessus. Que se passe-t-il ici ? Je m'approche du responsable de l'établissement, Tek Abir. Après quelques minutes, j'apprends que depuis peu, les gens à Astrub ont perdu la raison. Je crois rêver, on dirait que l'Humain est retourné à l'état bestial ! Et puis, je ne vois pas vraiment de disciples bien originaux... J'apprends donc également que depuis des mois, dix des Dieux du monde des Douze se sont inclinés face aux deux autres. En effet, dans la taverne, je ne vois presque que des adeptes de Cra et de Sacrieur. Peu importe, loin de ce tumulte, je commande une chambre, et je monte à l'étage. Fermant bien à clé pour éviter toute altercation nocturne, je m'allonge sur le lit, et je pense à tout ce qu'il se passe d'étrange. Le sommeil me rattrape, je m'endors, la tête pleine de questions.

7 Fraouctor 640, 04:22

Réveillé en sursaut par une nouvelle bagarre qui a éclaté dehors, je cours à la fenêtre pour voir les dégâts. Une charette brisée par le poids d'un Sadida, quelques vitres brisées. C'est une véritable épidémie de vandalisme qui touche Astrub ! Cette situation durerait depuis deux mois... ? Je ne peux pas tolérer ça. Astrub, c'est ma ville natale, je me dois d'en prendre soin. Je repense à la maison des Mercenaires subitement. Il y avait une annonce sur la porte que je n'ai pas vraiment pensé à lire. J'ai toujours su que les Clans veillaient à faire respecter les lois, mais sans jamais vraiment m'y intéresser. J'enfile ma belle tenue de cuir grise et bordeaux, je prends mon sac sur l'épaule, et je pars dans la nuit pour aller lire cette annonce. Je contourne le zaap, ça peut être dangereux, la nuit. Un disciple de Cra, ivre mort, est allongé aux côtés de la statue d'Iop, il dort. Pourvu qu'il ne se réveille pas, je hais les adeptes de Cra, et encore plus s'ils sont saoûls. C'est bon, je suis passé !

J'arrive devant la maison des Mercenaires. Je monte les marches, puis une fois sur le palier, je lis la petite affiche. Ah tiens, c'est une annonce de recrutement ! Devenir mercenaire et faire respecter la loi... Pourquoi pas ne pourrais-je pas essayer moi-même ? Tout mercenaire a été comme moi un jour ou l'autre après tout ! Mais avant tout, me renseigner. La bibliothèque d'Amakna est parfaite pour en apprendre davantage. J'ouvre mon sac et cherche mon sifflet... Ah, le voici ! Espérons qu'il fonctionne encore malgré mon coma... Je souffle dedans... Arg, quel son ignoble ! Mais heureusement, quelques secondes après, j'entends ma fidèle Cunégonde galoper dans ma direction. Ah ça, à en déduire l'accueil qu'elle me fait, le plaquage au sol et les léchouilles sur le visage qu'elle m'a fait subir, j'ai dû lui manquer ! Mais le temps presse, à cette heure-ci les habitants ne doivent pas apprécier le bruit que j'ai accidentellement provoqué à cause de mon sifflet. Je me redresse, secoue ma tenue de cuir où le sable s'est collé et je grimpe sur Cunégonde. Ah, la joie de chevaucher cette petite bêbête, ça me manque ! Ni une ni deux, d'un coup de pied, la voilà partie à vive allure en direction d'Amakna !

Les cheveux au vent, je vois défiler le paysage, et après quelques minutes de peine à me maintenir sur ma Dragodinde, nous arrivons face à la bibliothèque. Pied-à-terre, je toque, et c'est ce vieil Harry Stote, très mal réveillé et toujours bougon, qui m'ouvre la porte. Il n'a pas l'air ravi de me voir. Tant pis, je viens pour m'informer, il ne peut rien dire pour empêcher les gens de se cultiver ! Je rentre donc dans l'immense bibliothèque. Trouver un ouvrage sur le Mercenariat là-dedans ça va être long. Sauf si mon vieil ami emplumé m'aide, évidemment... J'ai pour toute réponse un « ... oisième colonne, douzième étazzzzz... ». Je prends donc l'échelle, la plaque contre la troisième colonne, et sur la douzième étagère, je découvre un livre sur le clan Sylphide-Tred. Je redescends, vais m'installer à une table et lire le document. J'y apprends leurs règles, leur fonctionnement, quelques unes de leurs expériences passées, quelques comptes-rendus de contrat... Ce clan me semble fonctionner à merveille ! Après plusieurs heures de lecture, je range le livre, sors discrètement pour ne pas réveiller Harry qui là-haut sur son perchoir s'est endormi, et referme la porte. Pas de chance : j'entends dans la bibliothèque un « BOUM » très sonore. Désolé Harry, mais je n'ai pas le temps, je dois maintenant me trouver un but dans la vie et devenir mercenaire pourrait bien être la vocation qui me fait tant défaut !

Cunégonde me ramène à Astrub. J'ai les yeux pétillants et des idées plein la tête ! Une fois dans la maison des Mercenaires, je constate qu'il n'y a absolument personne. Le jour s'est levé, sans doute les Mercenaires travaillent-ils déjà à cette heure-ci. Peu importe ! Je m'installe contre un mur, assis en tailleur par terre. En fouillant à nouveau dans mon sac, je déniche ma plume fétiche qui fût la première que Rinmese a perdu dans sa jeunesse, un pot d'encre de Sépion, et un bout de parchemin. Puis soudain, par trop-plein d'inspiration, je pose la pointe de la plume sur le parchemin et laisse ma main écrire tout et n'importe quoi. Je relis ma lettre après. J'ai écrit tant de hors-sujets et fait tant de tâches d'encres que je n'ai d'autre choix que de recommencer. La présentation râtée mise en boule, je commence à en réécrire une, plus calmement, avec plus de recul et j'essaie de parler de moi sans rajouter ce qui n'est pas digne d'intérêt pour un recruteur.


Cette lettre ne fût que la trentième que j'ai écris, si ce n'est plus. Entouré de boulettes de papier, la main douloureuse et l'appréhension montante, je nettoie rapidement mes saletés et je dépose ma lettre sur la table. Je ressors de la maison des Mercenaires. J'ai peut-être perdu mon temps, je serais peut-être refusé, mais j'ai le coeur léger, et la tête pleine de rêves nouveaux.


HRP :
Je me permets de créer un petit paragraphe hors-role play afin de vous parler du joueur plus précisément. J'ai eu 17 ans en ce début d'année, j'ai joué pendant bien des années à Dofus (j'ai connu l'époque où au lieu d'Incarnam, Ganymède nous accueillait avec un combat contre une Arakne, c'est dire jusqu'où ça remonte ! ) et je pense en avoir exploré toutes les facettes, si ce n'est cette île Frigost qui me semble si mystérieuse encore. J'ai déjà été mercenaire sur un autre serveur, en tant qu'Evènementiel, j'y ai organisé deux ou trois petits events qui ont assez bien marché. Le mercenariat à mes yeux est un échappatoire de la routine de ce jeu. Mon Osamodas, Asotrot, est de niveau 124 pour le moment.

Je pense avoir dit tout ce que vous aviez à savoir, donc je vais arrêter ici mon pavé. Merci de m'avoir lu !

Rien à dire de plus que ce que je t'ai dit ce jour, si ce n'est que je ne m'attendais pas à un tel récit.
Et puis, tu as l'air d'être en de bons termes avec mon meilleur ami, Tek Abir...

Mais peu importe, je ne répèterai pas ce que je t'ai dit de vive voix aujourd'hui, et je ne t'oublierais pas si le projet se concrétise.

Cordialement,
Baptman.